Souvenir retrouvé : Le texte soigneusement plié à la fin du cahier de poésie
- Aleenea Moonriver
- 11 sept. 2020
- 2 min de lecture

C’est drôle, j’ai retrouvé dans un vieux cahier un début d’histoire, et, d’après la date, je l’ai écrit en CM1.
J’y présente une dénommée Caroline qui doit retourner dans le passé (en l’an 2000 !) pour sauver des millions de gens. Et c’est tout en ce qui concerne sa mission, même elle ne sait pas vraiment ce qu’elle devra accomplir une fois à destination. D’ailleurs, ce n’est pas ce qui l’ennuie le plus, ce qu’elle redoute, c’est ce voyage, visiblement. Elle ne ressent pas l’appel de l’aventure, et rumine en espérant que le départ soit retardé, ce qui finit par arriver lorsque le mauvais temps s’invite en une pluie de météorites (je vous ai dit que Caroline vivait dans « une jolie maison sur la Voie lactée » ?).
Et maintenant, mon moment préféré, celui où elle décrit le vaisseau qui doit lui permettre d’atteindre sa destination. Une « machine toute blanche à l’extérieur (à part les fenêtres), et en velours rouge tout doux à l’intérieur, avec plein de boutons partout » (j’avais aussi dessiné un croquis, et je crois que c’est à ce moment-là que j’ai décidé de me contenter des mots…).
Ce qui m’amuse dans tout ça, c’est ce fameux vaisseau, dont la description sommaire me permet quand même de l’imaginer. Non, vraiment, je le vois ! J’ai dû en passer des heures à en rêvasser pour que des décennies plus tard je puisse encore le visualiser si facilement !
Et voici ce que je pourrais écrire maintenant à son sujet :
La déprimante boule blanche aux hublots sombres semblait me narguer, brillante, intacte après cette pluie de météorites destructrice. Partout autour, des arbres écrasés, des champs constellés d’impacts et des rivières dérivées de leur cours par d’immenses blocs de roche témoignaient de la violence de ce fléau. Mais elle, trônait impeccable, alors qu’un matin radieux se levait sur le désastre de la veille.
Je m’approchais en marchant lentement, espérant qu’un nouvel incident mettrait fin à ce périple avant qu’il ne commence. Peine perdue. La porte s’éleva sans un bruit, révélant des parois couvertes d’un épais tissu rouge bordeaux à l’aspect duveteux et chaleureux. Des fauteuils nous accueillirent, confortables. Et, tout en pianotant sur les boutons ronds aux allures de vieilles touches de machine à écrire, je sentis tout en refusant de l’admettre qu’une petite partie de moi attendait avec impatience, depuis toujours, que ce voyage débute…
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